TEXTS / PRESS

 

THE ART COUCH MAGAZINE 2023
DESCENDENCIAS MAGAZINE 2021
CATALOGUE CONTEXTILE 2020
REPORTAGE "TANTO MAR" Lusoproductions
Photo by Monica Musoni
LES STRATÉGIES TEXTILES DE SONIA ANICETO
Au fil du papier
Press Release Peaux Rebelles / November 2019
RTP International April 2016
Lusopress TV February 2016
Kunstenaarmagazine / Novembre 2017
Bruzz Agenda magazine 29 January 2015
Artograma 29 Octobre 2014
Edition special - Liberté, Miroir de l’Art / 2015
Miroir de l'Art n° 43
Textile Around The world
Miroir de l'Art Nr. 39
Artspanner Press
Artspanner Press
Textile Forum
Une bonne décade / Claude Laurent / Libre Belgique /2014
ARTE Belgium / RTBF, 50 Degrés Nord - 23/01/2012
ARTE Belgium / RTBF, 50 Degrés Nord - 24/01/2012
ARTE Belgium / RTBF, 50 Degrés Nord - 25/01/2012
ARTE Belgium / RTBF, 50 Degrés Nord - 26/01/2012
ArteNews / 2009
Le Soir/ Jean-Claude Vantroyen / 2007
Tempo Livre / 2008

Pas à pas.

Regarder un paysage de Sonia Aniceto, c’est d’abord en ressentir les aspérités et les blessures. S’aventurer dans les entrailles, longer les failles, se promener sur les crêtes et éviter la chute, le parcours ne s’annonce pas évident. Le territoire est cabossé ; composé de plis qui évoquent de la roche, un début de montagne où parfois de l’eau s’écoule. Les reliefs cousus de fils à tout moment peuvent s’échapper et prolongent l’espace au-delà des limites du cadre. Ces excroissances s’appréhendent comme des éléments de croûte terrestre, des couches qui révèlent qu’ici rien n’est lisse, ni franchement rassurant ni complètement inquiétant. L’enchevêtrement tissé peut être dense et serré ou au contraire souple et lâche, il est comme un organisme mû par sa propre volonté. Le

mouvement ainsi obtenu subjugue. Puis, le regard se déplace et au sortir de la crevasse, une longue plaine s’étire.

Regarder ce paysage, c’est aussi explorer une nature désolée dans lequel la trace humaine est infime : ici un sentier usé, là une improbable structure. L’horizon est vaste. L’étendue annonce un espace sans limite. Dans cette large perspective, privé de repère, abandonné à ses sens, le marcheur progresse. L’imagination échelonne les distances. Pas de précipitation, ici le temps est suspendu. Si le décor est sauvage, il n’en est pas pour autant hostile, il s’apprécie à son rythme, avec déférence.

Regarder ce paysage, c’est percevoir une issue. De la noirceur des profondeurs, un chemin, lentement se profile. Au loin, de la clarté offre une échappée. Les couleurs, bientôt plus éclatantes, illumineront les plaines. Ces tonalités chaudes rassurent l’œil et relancent la visite. L’itinéraire n’est pas défini. Le randonneur communie avec la nature et explore le territoire à son propre rythme, contemplatif, méditatif ou rapide. Là est le secret. Une sérénité qui s’acquiert. Un calme qui apaise.

Entrer dans une œuvre de Sonia Aniceto, c’est la garantie d’un voyage émouvant.

Tamara Delvaulx Historienne de l’art Juillet 2022

Épave (the wreckage) by Sonia Aniceto, moves us from the depths of the ocean to an abstract

dissolving horizon, where only threads hold together the fragments of reality and dream. A

delicious material exploration, Épave echoes the turbulence of Turner or the ice drifts of Caspar

Friedrich. It leaves us vibrating in surreal landscapes we want to explore and conquer, almost as

Alice crossing through portals and mirrors. Visit the Female Thread exhibition to see experience

the threshold in Sonia's works!

 

Lorena Durant

Commissaire d’expositions, 

Fondatrice de ARTVERBIUM® et Emerge | ConvergeTM

 

 

Hors de Cadre (Out of Frame) is a work that makes palpable the sense of transition. It is in itself

a great introduction to a weekend where so many of us mark, celebrate or quietly open up to

season of renewal. Leaving a barren land to enter a bountiful one, passing a boundary to be part

of the emergence. From the fence that becomes undone as a series of brightly colored threads,

Hors de Cadre leaves the constrains of paint to morph into sculpture, leaves figuration to venture

into abstraction, leaves the frame to dissolve into a boundless field. Through this transgression, it

reminds us of the landscape shaped by lyrical abstraction and color field art. moving us

contemplatively into the weekend.

 

Lorena Duran

Commissaire d’expositions, 

Fondatrice de ARTVERBIUM® et Emerge | ConvergeTM

 

 

 

I learned that just beneath the surface there's another world, and still different worlds as you dig deeper. I knew it as a kid, but couldn't find proof. —David Lynch

Le Monde Extensible, is a proof made of paper and thread, where the skin of dreams becomes palpable to the eyes and fingers.

 

Lorena Durant

Commissaire d’expositions, 

Fondatrice de ARTVERBIUM® et Emerge | ConvergeTM

 

Avec l'invention du Temps, l'Homme, son créateur, a porté en lui ses inquiétudes et ses accomplissements. Sa vie y est alignée, entre ce qui était, ce qui est et ce qui sera.
Il appartient à l'Art, dans son Humanité, d'annuler le Temps, soit parce qu'il l'immobilise sur la toile, ou la pierre ou un autre matériau, soit parce qu'il s'y superpose, le méprisant, produisant des objets qui le dépassent... et qui dépassent l'Homme.
Dans l'espace, celui que tous les êtres connaissent, les faits se produisent. Une fois mémorisée, c'est avec notre rose des vents que nous voyageons, reconnaissons les lieux et rentrons chez nous.

Au mépris du Temps et dans un Espace anonyme, Sónia Aniceto nous offre une figuration tempérée mais précieuse d'un visage de femme indéfini et de deux mains nerveuses. On ressent un déplacement sans but, un cinétisme deviné dans un paysage qui peut être - et le "peut être" est infini ! - de montagnes enneigées ou de profondeurs magmatiques, avec des nuances pénalisantes de la condition féminine :

O Femme ! Comme tu es faible et comme tu es forte ! Comme tu sais être douce et misérable !
Comment tu peux feindre dans ta poitrine

Ton âme se tord d'amertume !

Il existe une tension inhérente au papier qui ne provient pas uniquement du graphite, du crayon de couleur et de l'huile. Le piqué libre au fil de coton matérialise cette impression d'agitation que les plis et les cassures du support lui-même amplifient.
Si « il y a peu de gens qui aiment les paysages qui n'existent pas » 2, c'est parce qu'ils ne comprennent pas qu'une peinture n'est pas comme un verre, dont la seule utilité vient du vide intérieur. C'est précisément parce que dans une œuvre d'art il n'y a pas d'intérieur et d'extérieur et c’est à partir de son apparente inutilité qu'il est possible d'aimer l'œuvre de Sónia.

La figure de la femme infère une régence de la vie, une posture indiquant un sens, une matrice, de manière diffuse dans la lignée de Courbet et de son "Origine du monde", c'est-à-dire d'une cosmogonie féminine qui explique peut-être le titre de l'œuvre.
Des évocations qu'elle nous procure, des intuitions qu'elle provoque, de l'originalité thématique, de l'impossible indifférence de notre regard, nous tirons l'humus dont nous nous nourrissons, à notre manière.

Après tout, que cherchons-nous dans l'Art?
La beauté ?
C’est peu !
Interrogations, stimuli, perspectives renouvelées, alertes sur ce qui nous entoure, signes de l’avenir, ...

Sónia Aniceto a un chemin. Le suivre de près est une preuve de justesse et de singularité.

Joaquim Pinto da Silva, Julho 2022 (écrivain et activiste culturel) 

Traduit du Portuguais

Throughout her career, Sonia Aniceto has continued to form her own singular visual language, which is constantly evolving through her personal creative process, combining materials and techniques to create her own poetic, imaginative and inventive world.

In her recent works, she has abandoned herself to the pleasures of experimentation. The constant play between painting and embroidery fuses together to create a new medium - ‘drop paper’. She works on a fibrous paper which tames the scars and tension created by the stitching, layer after layer, the yarn transforms paper into fabric. Being more organic and flexible’ this new material lends itself to three-dimensional form. The needle is no longer used as a pencil but more as a loom, creating a new ‘skin’ which rebels until it pulls itself away from the paper. Aniceto’s works on paper form a life of their own; shapes, curves and forms appear, performed by the movement of the free machine embroidery.

The artist allows work to grow and adapt in a random manner, her embroidered interventions on the drawn support magnify the image, sometimes discreetly, almost elusively. At other times, quite evasively, the machine goes into a panic, punctuating the paper with frenzied gesticulations, crazy curls that cover and invade the drawing. In both cases, the illusion of reality is reinforced by the tactile dimension. The graphite pencil and oil pigments intertwine to better accommodate the rumblings of the machine. The delicacy of the drawing, the resilience of the paper, transparency, thickness, flexibility and tensions build a universe of intimacy, combined in both strength and fragility.

Aniceto’s work explores the invisible territory of emotions inspired by an embedded fascination with the body, childhood, places, memory and uprooting. The body and nature form an allegorical language where notions of intimacy and the mass, feelings and sensations intertwine. 

Her work evokes the uncertainty of trying to find or form an identity, at times either or both lost and in the making. It shows the tension in the relationship between desire and repulsion, between what fascinates and torments. Within this turbulence of contradicting emotions’ comes an image charged with references to the History of Art, the body, the space and childhood.

The body is singled out, fragmented and constrained, dressed and undressed, it toys and merges with the paper. While the landscapes are tamed until they become immobile, by grids and structures

In this new series leading from her previous and hallmark of empty swimming pools, a new dimension has formed, a sort of magnetic hole, a passage to elsewhere, the theme is a little more abstract. It levitates between conscious and unconscious, between figurative and abstract. Like the start of a new period or story, multi-faceted characters are formed characters and boundaries between fact and fiction are blurred or abolished.

…and the image recreates the past…

Pauline Dantonel, November 2019
Translation from french : Helen Beck

C’est à travers ses techniques personnelles en perpétuelle évolution que Sónia Aniceto cultive son propre langage plastique, poétique et singulier.

Dans ses oeuvres récentes, l’artiste s’abandonne au plaisir de l’expérimentation. A la constante recherche de dialogue entre peinture et broderie, s’invite un nouveau support : le « drop paper ». Un papier très fibreux qui apprivoise les cicatrices et les tensions produites par les points de couture. Strate après strate, le fil transforme le papier en tissus. Plus organique et modulable, cette nouvelle matière ouvre le chemin à la tridimensionnalité. L’aiguille n’est plus utilisé comme un crayon mais comme un métier à tisser, créateur de nouvelles « peaux » qui se rebellent jusqu’à s’extirper du papier.
Ces oeuvres sur papier se dotent alors d’une vie propre: le point libre de la machine façonne ses courbes et ses plis au gré du mouvement.
Le dessin s’adapte et l’artiste s’amuse du caractère aléatoire. Ses interventions brodées sur le support dessiné magnifient l’image. Parfois discrètes, presque insaisissables. Et à d’autres moments, omniprésentes. La machine s’affole et ponctue le papier de gesticulations furieuses, de boucles folles qui recouvrent et envahissent le dessin. Dans les deux cas, l’illusion du réel se trouve renforcée par la dimension tactile. Le graphite et les pigments à huile s’entrelacent pour mieux consentir aux grondements de la machine.
La délicatesse du dessin, la résilience du papier, ses transparences, ses épaisseurs, sa souplesse et ses tensions bâtissent un univers de l’intime, tout en force et fragilité.

Animée par les thématiques du corps, de l’enfance, du lieu, de la mémoire et du déracinement, l’oeuvre de Sónia Aniceto explore le territoire invisible des émotions. Le corps et la nature sont les socles d’un langage allégorique ou se mêlent les notions d’intime et de collectif, de sentiments et sensations.
Ses oeuvres évoquent le trouble lié à la recherche d’une identité à la fois perdue et en devenir. Elles mettent en scène la tension des rapports entre désir et répulsion, entre ce qui fascine et inquiète. A ce fracas d’émotions contraires vient se mêler une imagerie pleine de références à l’Histoire de Art, au corps, au lieu, à l’enfance.

Le corps est individu, fragmenté, contraint. Il s’habille et se déshabille, se joue de lui-même et fusionne avec le papier. Tandis que les paysages se laissent apprivoiser par des grilles et des structures jusqu’à l’immobilité. Entravé, il tente au fil des dessins, d’unir l’absolu et le fragment en accompagnant le déplacement des corps.
A son lexique habituel des piscines vides se greffe une nouvelle forme, plus abstraite, sorte de trou magnétique, de fenêtre vers un ailleurs. S’installe alors un va-et-vient entre le réel et l’imaginaire, entre conscient et inconscient, entre figuratif et abstrait. Dans cette nouvelle série, apparaît un début d’histoire, des narrations au caractère cinématographique et aux visages multiples, dans lesquelles la frontière entre réel et imaginaire est abolie.

Et l’image récrée le passé…

 

Pauline Dantonel, novembre 2019

Através de técnicas pessoais em perpétua evolução, Sónia Aniceto cultiva uma linguagem plástica poética e singular.

Na sua obra recente, a artista deixa-se guiar pelo prazer da experimentação.
À constante busca do diálogo entre pintura e “bordado”, associa-se um novo suporte :  "drop paper". Um papel fibroso que aceita de bom grado as cicatrizes e tensões produzidas pelo ponto livre. Estrato após estrato, o fio transforma o papel em tecido. Mais orgânico e flexível, este novo material abre o caminho à tridimensionalidade. A agulha transforma-se em tear, criando  novas "peles" que se rebelam e libertam do suporte.

Estas obras sobre papel têm vida própria: o ponto livre da máquina molda curvas e dobras seguindo um ritmo orquestrado pela artista.
O desenho adapta-se e amplifica-se graças às intervenções bordadas. De quando em quando discreto, quase esquivo.  Por vezes omnipresente, o ponto da máquina cobre o papel de gesticulações furiosas e de nós caprichosos que completam o desenho. Em ambos os casos, a ilusão da realidade é reforçada pela dimensão táctil. Pigmentos, grafite e óleo se entrelaçam para melhor acomodar os sussurros da máquina.
A delicadeza do desenho, a resiliência do papel, a transparência, a espessura, a flexibilidade e as tensões constroem um universo íntimo, aliando força e fragilidade.

Animada pelas temáticas do corpo,  da infância, do lugar, da memória e do desenraizamento, a obra de Sónia Aniceto explora o território invisível das emoções. Corpo e paisagem são as bases duma linguagem alegórica onde se cruzam as noções de privado e de coletivo. As suas obras convocam a problemática da questionada através da tensão entre desejo e repulsa, entre fascinação e indiferença. Deste alvoroço de emoções contraditórias, surge uma “imagem” repleta de referências à História da Arte, ao Corpo, ao Lugar e à Infância.

O corpo, fragmentado e constrangido, veste-se e despe-se, brinca consigo mesmo e desafia o seu próprio receptáculo. As paisagens deixam-se domesticar por grades e estruturas até a imobilidade. Face à inércia, o fio une o absoluto ao fragmento acompanhando assim o deslocamento dos corpos.

E a imagem recria o passado ...

 

Pauline Dantonel
Tradução do texto original em francês

Avec Sous tension, Sonia Aniceto dévoile un travail tout en profondeur où la dualité inhérente à son oeuvre devient palpable. Elle mêle peinture et textile dans une tu­multueuse symbiose, donnant naissance à une nouvelle matière, entre médium et sujet. Aniceto se joue des matières avec une étonnante fluidité et révèle un univers en pleine mutation, dans cette nouvelle exposition, l’innocence de l’enfance recule pour laisser place à une réflexion plus lucide.
Dans la Série “Dédale” du grec “DAÏDALOS”, les enchevêtrements chaotiques du fil deviennent les modèles d’intemporelles natures mortes, de personnages énig­matiques, de ciels tourbillonnants ou d’excroissances humaines.
En effet, la référence au légendaire constructeur du labyrinthe de Crète n’est pas anodine. Les tribulations du fil reflètent celles de l’homme en devenir, les conflits et les questionnements qui l’animent. Le vide des piscines, les fenêtres ouvertes sur un ailleurs indéfini, les mouvements suspendus des personnages… chaque élé­ments évoque, un fantasme inassouvi, une quête que le fil vient guider. Une évoca­tion du mythique fil d’Ariane pourvoyeur de salut dans des situations en apparence désespérées.
Une représentation forte de l’éternelle quête identitaire se cristallise dans la série “Corps textiles”, où le corps féminin se fait tantôt terrain de jeu tantôt champ de bataille. Entre sensualité et introspection, les personnages évoluent à huis-clos, déchirés puis recousus. Analogie de l’être en proie aux épreuves, la peau est un tissu que l’on déchire puis répare. Le textile devient alors un prolongement du corps, suture ou excroissance. Il revendique sa place en tant qu’acteur dans le tumulte de la toile.

Pauline Dantonel. Avril 2017

Article from Widewalls magazine 

https://www.widewalls.ch/sonia-aniceto-art-galerie-martine-ehmer/

Contemporary art does not shy away from referencing ancient mythology, mystical stories, and folklore. Materials, styles and mediums used for these purposes vary greatly, but there is rarely such a powerful visual and material reference to ancient stories as in Sonia Aniceto art. Her elegant, but also unsettling pieces done in pastel tones, do not illustrate these stories to the word, but appear as their esoteric gist that the artist recognizes and visually translates to us. However, she does not delve solely into ancient mythology, but is also interested in other, more contemporary themes surrounding identity, childhood memories, and personal narratives. Originally from Portugal, but today living and working in Brussels, Sonia Aniceto will have another introduction to the audience in Brussels at Galerie Martine Ehmer during her solo exhibition titled Under Pressure.
 
Sonia Aniceto Art Under Pressure
Under Pressure reveals a universe in mutation, in which materials blend together; express, and act at the same time. It is a universe filled with empty swimming pools, archaic figures, children, puppets and humans. The innocence of a childhood is monstrous, Daedalus is leaving, the windows are open to nowhere, and a whirling, textile sky reminds us of human conflicts and eternal, unresolved questions. A thread is present, and encompasses characters on their journeys; it is sometimes chaotic and tangled, recalling the Crete’s labyrinth and the thread that meant life. Its tribulations reflect the ones of the man in the making, for whom Ariadne was the purveyor of salvation.
 
A quest for identity continues in the Textile Body series, where the female body is a battlefield and a playground. Sensuality and introspection combine in imagery, showing female figures torn by emotions but also literally torn, like the fabrics on which they are painted and stretched only to be repaired again. Torn and sewn back together, the bodies show us the hardship and turmoil of existence in a palpable and visceral manner, in which textile is the extension of the body.
 
The Modern-Day Ariadne
Sonia Aniceto graduated from the Faculty of Fine Arts in Lisbon, in contemporary tapestry and painting. After finishing, she left Portugal and moved to Brussels, where she continued her training in tapestry at the Royal Academy of Fine Arts. She was an artist resident in many cultural centers, and she is also pursuing a pedagogical path, working as both a visual arts and scenography teacher, as well as for MUS-E, as an invited artist. Her art is part of many private and public collections.
 
Considering the topics she explores, Aniceto’s fascination with ancient stories is complemented with her interest in present-day issues. Old and new are mixed on her pieces, made in a combination of paint and textile. The use of different fabrics, threads and color is not just for the expressive purpose of the represented story. The materials are subjects of these narratives as well – they oscillate between the medium and the subject. Red thread, a direct reference to Ariadne, is one of the recurring motifs on her pieces; it has a contemplative function, with its coils and points of amassed threading resonant of the tumultuous existence marked with vulnerability and uncertainty of memory.
 
Under Pressure at Galerie Martine Ehmer
Sonia Aniceto combines different techniques and materials in her work, including painting, embroidery, textile, paper and color. The mixing of traditional techniques is the reflections on her roots and upbringing. Often described as feminine, textile art is Sonia Aniceto’s choice of expression, but not rendered in traditional terms. Materials play with each other on her pieces, creating and acting in a world filled with characters that can be puppets and humans, phantoms and mannequins. It is a world rich in meaning, recognizable but also decontextualized, brought from a childhood of the creative, and mixed with archetypes of the past.

Eli Anapur ,  2017

Com a exposição « Sous Tension » Sónia Aniceto revela um trabalho em profundidade no qual a dualidade inerente à sua obra se torna palpável. Ela mistura pintura e têxtil numa tumultuosa simbiose da qual emerge uma matéria nova entre médium e conceito. Aniceto manipula estas matérias com fluidez surpreendente e revela um mundo em mutação, nesta nova exposição, a inocência da infância recua para abrir caminho a uma reflecção mais lúcida.
Na série "Daedalus" do grego "Dédalo", os emaranhados caóticas de fio tornam-se os modelos de intemporais naturezas mortas, de personagens enigmáticas, de céus turbilhonantes ou ainda de excrescências humanas.
Na verdade, a referência ao lendário construtor do labirinto de Creta não é trivial. As atribulações do fio refletem as do homem em mutação, os conflitos e as questões que o impulsionam. O vazio das piscinas, as janelas abertas sobre mundos indefinidos, os  movimentos suspensos dos personagens ... cada elemento evoca uma fantasia insaciada, uma missão que o fio vem dirigir. Um evocação do mítico fio de Ariana, provedor de salvação em situações aparentemente desesperadas.
Uma forte representação da eterna busca identitária se cristaliza na série "Textile Body". Nesta série de obras, o corpo transforma-se ora em terreno de jogo ora em campo de batalha. Entre sensualidade e introspecção, os personagens movem-se em câmara-lenta, detidos em espaços íntimos mas constrangedores. Analogia do ser atormentado, a pele é um tecido que se rasga para melhor ser remendado. Qual excrescência, o têxtil torna-se em prolongação do corpo, em sutura. Ele reivindica o seu lugar de ator principal no tumulto da tela.

Pauline Dantonel .Tradução de Sónia Aniceto. 2017

Sonia Aniceto, born in Lisbon, is known for her use of both classic painting and textile art, an unusual combination nowadays. Nevertheless, this exhibition shows how this style of art is suitable to reflect the spirit of the age and, therefore, is by no means old-fashioned. 
One of her aptitudes is her ability to integrate illusionist elements and manage a shift from a bi-dimensional to a tri-dimensional space by using clearly visible cloth Dessins and threads, thus moving from painting to object art and going further to am installation. In this exhibition, there are two carefully arranged objects, which fascinate visitors through their optic, space-creating quality: Trophe (antlers) and Doudou (stuffed toy).
Nevertheless, her work's main theme still is the collage made from artistic painting, cloth application and mechanically applied threads. These arrangements include a nearly tangible texture with sensual and tactile qualities, skilfully composed with historical cloth patterns and colourful strings. Embedded into these collages are Vichy cloths and details from French cloth patterns of Toile de Jouy. Those rococo-style Dessins, invented near Paris by German Christoph Philipp Oberkampf (1738-18159), were originally printed on calico with engraved copperplates and, among others, used for curtains, pillowcases and tablecloths. Sonia Aniceto dissects them into their individual motifs, cuts out figures, structures and floral ornaments and applies them on her painting surfaces. 
First, with precise carefulness, spacious landscapes with abstract locations are painted on the canvas, just to be decontextualized in order to tell a story within the next step. The red outline figures of Toile de Jouy are added, which remind the spectator of mythical figures, but in fact were not used anymore to fulfil this function in the end of the 18th century already. 
An example for that technique is the painting L'invite: A baroquely dressed gentleman with wig, breeches and justaucorps has been adorned with wings, the whole red outline figure is positioned on a grey-white cloth with water stains. The illusionist floor consists of woolly white thread, applied on the canvas with a sewing machine. The angel's shoes are glued –angels never hat shoes on there feets - to the carpet and prevent him from taking off. The left part of the painting looks like a glance out of window into a wide landscape with a mountain range at the horizon; a tornado cut a gorge into it and gave it a completely new appearance. This threat has nearly been banned since the cloud vortex has already reached the horizon - maybe because of the protective angel?
The spectator frequently encounters nearly photorealistic paintings of children's faces in small square picture formats, girls with long, fair hair, in playful moments. Three paintings of the series Constellations I show a girl with a paper mask created by herself. Her facial expression is introverted, she does not seem to feel observed and still lives in a clean-cut world, which gives only the spectator an impression of carefreeness. 
Threads play an important role in Sonia Aniceto's works, because they cut deep into neatly painted paintings. The artist uses her sewing machine and a red string with brute force to spontaneously cross over her compositions, bite into landscapes and does not even shy away from the children's bodies. She adorns them with 'sewn' clothes, races over their heads, the threads always intensify somewhere, change from rush to a bundle of fluff or a sheer muddle, impossible to unravel. 
Some works show allusions to cartoon strips, like the title 'Mickey'. The hands in gloves, which unravel the knot, belong to the cartoon character Mickey Mouse, invented by Walt Disney in 1928. 
Another painting uses these gloved hands for plastic surgery: A young woman lies on an operating table, her head turned to one side, her eyes closed and red strings visible above her.

Trophe - Antler-like objects, made from various crocheted clothed and stuffed rags, slide to the ground from an bundle of antlers, some of them wrapped in strings like bandaged fingers. At the second glance, the pile of antlers changes to a tangle of hands. Re-growing each year, the antlers of stags consist of true bone material, unlike the horns of bulls and goats. Their main function is to compete against other males both behaviourally and physiologically, and to impress females in the mating season, concerning reindeer antlers also fulfil the function of a snow shovel. Depending on the level of testosterone, male deer develop antlers, with an advancing age the number of points increases.  Similar to the cloth compositions by Sonia Aniceto, the individual antlers do not resemble each other completely. The high number of around sixteen antlers underlines the number of their bearers, which evokes the image of them as the prey of a hunting trip. Stags with impressive antlers have always been a widespread motif of both paintings and textile art, like gobelins and tapestries with hunting scenes. Adorning the walls of castles with hunting trophies has been a privilege of the nobility for a long time and should demonstrate power and superiority. Apart from some of the blood-red points, the colourful cloth combinations transform the antlers in Sonia Anicetos composition into stuffed toy-like objects and decorations.   

Cycle 'Monster'

Like behind a chequered curtain (Vichy Dessin), a scene is visible, including seven persons looking in the same direction. Waist down, they are covered with brown wool strings, flowing down out of the painting and into more and more knots and bundles of fluff. Like in other paintings of this exhibition, an alienated black-and-white photo of women from the 1920/30s was the basic motif of this collage.

Brides

Two brides or one bride in front of a mirror? Upside down - or the undressing after the wedding celebration in a room with a Vichy-wallpaper design. The high heels are applied with red strings. The wedding dress becomes a heavy bundle of fluff of cotton strings, following gravitation and dragging the bride downwards. It reminds the spectator of the Medea myth: Kreusa, Medeas rival, received a fatal wedding dress from her at her wedding with Jason, which she could not take off and in which she died miserably. It is the old battle of the sexes, which already has been picked out as a theme in Greek tragedies 3000 years ago.

Dedalé

And here, at the very beginning, is the myth which unites the individual threads: The thread of Ariadne, providing salvation in seemingly hopeless situations. There is an allusion in the large size-painting of a woman, hovering upwards, carried by a man in a black suit. The title of the painting, 'Dedalé', hints a connection to the Ariadne myth: Daedalus is known as the mythic architect of the Cretan labyrinth, which contained the Minotaur, a ferocious hybrid of man and bull. With the help of Ariadne, who explained him the structure of the maze and gave him a thread in order to find his way out again, the young hero Theseus was able to defeat the beast. 

Text: Silke Köhn (translation: Philipp Moritz Köhn)

Die aus Lissabon stammende Künstlerin Sonia Aniceto ist eine Grenzgängerin zwischen klassischer figurativer Malerei und Textilkunst. Freilich eine ungewöhnliche und gegen den Mainstream laufende Kunstausrichtung, die aber wie die Ausstellung zeigt, den Zeitgeist tragfähig widerspiegelt, also keineswegs altmodisch auftritt.  Eine Begabung der Künstlerin ist ihre Fähigkeit, mit illusionistischen Elementen zu agieren und über deutlich sichtbar gemachte Stoffdessins und Fäden von der Zweidimensionalität in die Dreidimensionalität - und damit von der Malerei in die Objektkunst hin zur Installation zu wechseln. In der Ausstellung gibt es zwei solcher sorgfältig arrangierter Dinge, die durch ihre optische, Raum schaffende Qualität faszinieren: Trophe (Geweihe) und Doudou (Kuscheltier).
Allerdings bleibt ihr Hauptthema die Collage aus kunstvoller Malerei, Stoffapplikation und maschinell aufgebrachten Fäden. In ihren Arbeiten ist eine fast greifbare Textur mit sensuellen und taktilen Qualitäten feststellbar, die durch die Verwendung historischer Stoffmuster und bunter Fäden gekonnt kombiniert werden. Eingearbeitet werden in die Collagen gewebte Vichy Stoffe und Ausschnitte französischer Stoffmuster des Toile de Jouy. Diese 1760 von dem deutschen Christoph Philipp Oberkampf (1738-1815) bei Paris erfundenen Dessins im Stil des Rokoko wurden ursprünglich mittels gravierter Kupferstichplatten auf Kattun gedruckt und u.a. für Vorhänge, Kissenbezüge und Tischtücher verwendet. Sonia Aniceto zerlegt diese Dessins in Einzelmotive, schneidet Figuren, Architekturen und florale Ornamente aus und appliziert sie auf ihre Malgründe. 
Zunächst aber entstehen auf der Leinwand in penibler Sorgfalt skizzierte weite Landschaften mit abstrakten Orten, die in einem nächsten Schritt jedoch dekontextualisiert, d.h. in einen neuen Kontext gestellt werden, um eine Geschichte darin zu erzählen. Hinzugefügt werden die roten Umrissfiguren des Toile de Jouy, die an mythologische Gestalten erinnern, aber schon am Ende des 18. Jahrhunderts nicht mehr als solche im Bildkontext fungierten, also keine Mythologie mehr erzählten. 
Wie etwa in dem Bild L’invite - der Gast, in dem ein Naturereignis dargestellt wird. Einem barock gekleideten Herrn mit Perücke, Kniehose und Justaucorps sind Flügel angeheftet. Appliziert ist die rote Umrissfigur vor einen grauweißen Vichy-Stoff mit Wasserflecken. Der illusionistische Zimmerboden besteht aus flauschig-weißem Faden, der mit der Nähmaschine auf die Leinwand genäht wurde. Die Schuhe des Engels – Engel tragen eigentlich nie Schuhe! - kleben am Teppich und hemmen ihn am Abheben. Die linke Bildhälfte öffnet sich wie ein Fensterausblick in eine weite Landschaft mit Bergkette am Horizont. Doch hat ein bedrohlicher Tornado eine schluchtartige Schneise in die Ebene gefräst und der Landschaft ein neues Aussehen verliehen. Die Gefahr ist bereits gebannt, denn der alles verschlingende Wolkenwirbel hat bereits den Horizont erreicht – ein Werk des Schutzengels?
Immer wieder begegnen uns in kleinen quadratischen Bildformaten beinahe fotorealistisch gemalte Kindergesichter, niedliche Mädchen mit langen goldblonden Haaren, in spielerischen Momenten. Drei Bilder der Serie Constellations I zeigen ein Mädchen mit selbst gestalteter Papiermaske, unter der es hervorlugt. Sein Gesichtsausdruck ist in sich gekehrt, es scheint sich nicht beobachtet zu fühlen und lebt noch in einer klar umrissenen Welt, die nur aus der Sicht des Betrachters sorglos wirkt. Fäden spielen in Anicetos Arbeiten eine große Rolle, denn sie schneiden sich oft in das zuvor fein säuberlich gemalte Gemälde. Mit geradezu brachialer Gewalt rattert die Künstlerin mit der elektrischen Nähmaschine und einem knallrotem Faden spontan und intuitiv über die Komposition, nagt sich unübersehbar durch die Landschaft und macht auch vor den Kinderkörpern keinen Halt. Ihnen verpasst sie ein „genähtes“ Kleidungsstück oder rast über ihre Köpfe, der Faden verdichtet sich immer irgendwo, wird wie in einem Rausch zu einem Knäuel oder einem bloßen Fadengewirr, dass kaum mehr zu entwirren wäre.
In einigen Arbeiten finden sich Anspielen auf den Comic, der uns auch über den Bildtitel „Mickey“ offenbart wird. Die behandschuhten Hände, die Knoten löst, sind die der anthropomorphen Zeichentrickfigur und Ikone Mickey Mouse, die von Walt Disney 1928 erfunden wurde.
In einem anderen Bild werden diese behandschuhten Hände für einen schönheitschirugischen Eingriff verwendet. Eine junge Frau auf dem OP-Tisch, hat den Kopf für die Behandlung zur Seite gelegt, die Augen sind geschlossen und über ihr sind rote Fäden zu sehen. Es erinnert an ein Behandlungsfoto:
„Faden – Lifting vom Jungbrunnen Cottbus - ist eine fast schmerzfreie Methode, um Gesicht, Hals oder Körper zu straffen. Die Fäden werden mit einer dünnen Kanüle unter die Haut gebracht und verbleiben in der Haut. Ohne die Risiken eines operativen Eingriffs erhält Ihr Gesicht mehr Volumen und Elastizität…. auf vollkommen natürliche Weise. Um den eingebrachten Faden bildet die Haut ein neues Collagen-Stützgerüst.“

Zyklus „Monster“

Wie hinter einem karierten Vorhang wird eine Szene mit sieben Menschen sichtbar, die alle in die gleiche Richtung blicken. Diesem Bild liegt ein altes Foto aus den 1920/30 er Jahren zugrunde, aber ab der Taille ist es mit braunen Wollfäden bedeckt, die aus dem Bild nach unten weiter fließen und sich immer mehr verheddern. Eine der Frauen trägt auf dem Kopf ein baumartiges Geweih mit Blättern, was an den Daphne-Mythos erinnert:  Die junge Daphne entzieht sich ihrem Verfolger, dem Gott Apoll, durch Verwandlung in einen Lorbeerbaum.

Dedalé

Und hier ganz am Anfang steht der Mythos, der die Fäden zusammenlaufen lässt: der Ariadnefaden, der in einer schier ausweglosen Situation zur Rettung führte. Eine Anspielung finden wir in dem großformatigen Gemälde einer nach oben schwebenden Frau, die wie sich erst beim näheren Hinsehen zeigt, von einem Mann im schwarzen Anzug getragen wird, wie bei einem Pas de deux im Ballett. Der Bildtitel Dedalé gibt einen Hinweis auf den Ariadnemythos: Daedalus gilt als mythischer Erbauer des Labyrinths auf Kreta, das ein todbringendes Ungeheuer aus Mensch und Stier beherbergte. Der junge Held Theseus konnte den Minotaurus nur mit Hilfe Ariadnes töten, denn sie erklärte ihm das System des Labyrinths und überreichte ihm den rettenden Faden, mit dem er den Weg wieder hinaus fand. Die Verschlingung des aufsteigenden Paares vor dem aus wilden Fadenwirbeln angedeuteten Labyrinth könnte auf die Verbindung von Ariadne und Theseus deuten, die allerdings nur von kurzer Dauer war.

Trophe

Aus verschiedenen Stoffresten und gehäkelten Teilen prall gestopfte Geweihgebilde gleiten aus einem Geweihknäuel auf den Boden. Einige sind mit Fäden umwickelt wie bandagierte Finger. Der Geweihhaufen mutiert beim längeren Hinsehen zu einem Händegewirr. Der sich jedes Jahr neu bildende „Kopfschmuck“ des männlichen Hirschs, besteht aus Knochensubstanz, also nicht aus Horn wie bei Ziegen oder Ochsen. Geweihe dienen in erster Linie als Kampf- und Imponierwaffe in der Brunftzeit, manchmal auch als Schneeschaufel. Gesteuert über das männliche Geschlechtshormon Testosteron wachsen aus der Stirn des Hirsches, aus den beiden sogenannten Rosenstöcken zwei Knochenstangen, die mit fortschreitendem Alter immer mehr Verzweigungen bilden, sogenannte Enden. Wie in der Arbeit Trophe von Sonia Aniceto gleichen die Geweihgebilde einander nicht, weder in der Stoffkombination noch in der Anzahl der Enden. Erst die große Stückzahl der ca. 16 Geweihe verdeutlicht die große Zahl der Geweihträger, die sich der Betrachter vielleicht als erlegtes Wild nach der Jagdpartie vorzustellen hat. Hirsche mit stattlichen Geweihen waren seit je her ein weit verbreitetes Thema in der Malerei aber auch in textile Abbildungen der Gobelins mit Jagdmotiven, die Garten- und Jagdzimmer schmückten. Das Anbringen von Trophäen als Siegeszeichen in Schlössern war lange ein Privileg des Adels und sollte Macht und Überlegenheit suggerieren. In den bunten Stoffkombinationen verwandeln sich die Geweihe zu stofftierartigen Spielzeugen und Dekorationen, wären da nicht bei einigen die blutroten Enden.

Brides  - Bräute

Zwei Bräute oder eine Braut vor einem Spiegel versetzt? Kopfüber – oder  das Entkleiden nach der Hochzeitsfeier in einem Raum mit Vichy-Tapetenmuster. Die High heels sind mit rotem Faden appliziert.
Das Hochzeitskleid wird zu einem schweren Wust von Baumwollfäden, die der Schwerkraft folgend sich zu einem dicken dreidimensionalen Schwall verdichten und die Braut zwangsläufig nach unten ziehen. Es erinnert an den Medea-Mythos: Kreusa, die Rivalin Medeas, die am Hochzeitstag mit Jason von dessen Ex-Gemahlin Medea ein todbringendes Brautkleid erhielt, das sie nicht mehr ausziehen konnte und in dem sie jämmerlich endete. Es ist der jahrtausende alte Geschlechterkampf, der schon in den griechischen Tragödien vor 3000 Jahren allgemeingültig thematisiert wurde.
Diese Ausstellung präsentiert eine ungewöhnlich kreative Künstlerin, ihr neugieriges Suchen und Forschen, ihren spielerischen Umgang mit historischen Stoffmustern und Fäden. Zudem überrascht ihr Bruch mit dem traditionellen Umgang mit Textilien und Malerei. Dieser Bruch ist beinahe ein Sakrileg, vor allem wenn Aniceto mit einer elektrischen Nähmaschine intuitiv über ein sorgfältig gemaltes Ölgemälde und - schlimmer noch - einen fotorealistisches Kindergesicht hinwegrattert. Dazu gehört eine ziemliche Portion Mut aber auch handwerkliches Können und eine gewisse Risikobereitschaft, denn manchmal kann dabei auch was kaputt gehen.
Sie verzichtet wohltuend auf elektronische Medienvielfalt und kaum durchschaubare Konzeptualität. Sonia Aniceto ist eine sezierende Beobachterin, die mit großer Sorgfalt und handwerklichem Können der Kunst wieder greifbare Inhalte verleiht und sinnlich erfahrbare Materialität dem Betrachter vor Augen führt. Sie ist eine Künstlerin, die uns etwas zu sagen hat und in ihrem Medium der Malerei mit textilen Ergänzungen, Verknüpfungen und Verstrickungen. Sie versucht nicht ihre Figuren zu knebeln, zu fesseln oder unfrei zu machen, wie es viele Künstler vor ihr versucht haben, nicht selten mit sadistischem Blick. Aber ihre Kunst ist keineswegs beschönigend und harmlos, sondern geprägt von Lebenserfahrung und einem realistischen Blick auf die Menschen und ihre Schattenseiten.

Silke Köhn

Hand aanlegen
Hand aanlegen fest
Ein gekonnter Pinselhieb
Eine ratternde Nähmaschinenspur

Hand anlegen in der Malerei und in filigraner, mal ruppig zerzauster Nadelarbeit… Arbeiten auf Leinwand der Künstlerin Sónia Aniceto bei Art- Isotope- Galerie Schöber.
Gratwanderung einer Begegnung – die Künstlerin legt Fäden aus, Spinnennetze, die sie aus Bildern heraus den Besuchern ins Auge springen lässt – anfassen möchte man. Es sind sinnliche Arbeiten, Taktiles.
Ausserhalb der Bilder werden die Fadenspuren zu weiterwachsenen Objekten, die sich zu neuem, eigenständigen Leben auftürmen – manchamal wie kleine bunte Kuchen, nährende Objekte.
Im Gegensatz zur Kunstmesse C.A.R. in Essen ist in der Galerie ein Übergangsobjekt zu sehen. Zwischen zwei Bildern : sitzt ein Tier, hasengleich. Die Niedlichkeit aber is gebrochen duch die Kopflosigkeit des Tieres. Auch die shöne Borte am kopflosen Hals schützt nicht vor dieser sich rot kräuselnden Innenwelt. Blutrote Garnhaufen stülpen sich dem Besucher (possierlich) entgegen.
Versponnen, verknotet, zerrissen, lose eingehängt ist die Garnspur in der Leinwand…
Fast plastische Werke, Stoffbahnen wie Segel duch’s Bild gewebt, mal als wuchernde Spur zwischen  der Malerei, mal die Malerei überlagernd und schliesslich bis zum Grund der Galerie.
Gibt es Grund in den Bildern ?
Die Bilder tragen den Betrachter fort, in einen, unter den Stoffbahnen verborgenen Bildgrund – Überlagerungen, Naht um Naht, Stich um Stich, Pinselhieb um Pinselhieb.
Stoffe, wie Haut – Stoffe, wie Traum – Stoffe, wie schwarze Nacht, wie verbrauchte, zu eng gewordene Nacht – Stoffe für Erzählungen.
Ratternd, die über die bemalte Leinwand laufende Nadel der Maschine. Sie läuft hinein in gemalte Gesichter und Köper. Näharbeiten, Bildarbeiten, Spur um Spur aufgetragen, übermalt und übernäht und gleichzitig so dünn wie Haut. Flickwerk das Leben un doch ein Ganzes…die Leinwand erzählt, erzählt vielschichtig, vielschichtig.
Malerei, Stoff, Nähte, Gesichter von Kindern un Frauen, Häuser – leegewohnte Beheimatung.
Leere Schwimmbäder, leere Mietskasernen – ausgewanderte Lebendigkeit.
Ein Esel darauf ein Kind und zur Seite steht die Mutter – wie in Lack erstarrte Vertrautheit.
Mütter in Schwimmbädern mit verlorenen Gesichtern – lang ist es her.
Dann eine Kinderguppe am Beckenrand – mit leuchtende Gesichtern.
Stich um Stich hat die Künstlerin ihnen Stoffmasken in Neonrot aufgenäht und so in die malerei eingewoben – die Gegenwärtigkeit der Plastikkindheit vor Fersehern wird in diesem Bild ebenso deutlich, wie die längst verlorene Kindheit, mit all seinen Verstellungen und Ängsten.

Die Künstlerin Sónia Aniceto, geboren 1976, wuchs auf in Portugal und lebt in Brüssel.

Novembre 2012
Cornelia Regelsberger

Touching by hand
Clenching by hand
One skillful brush stroke
One rumbling line of a sewing machine

Like a balancing act of encounter, the artist construes the threads like spider webs that seem to jump straight into the eye of the viewer. Her work creates a tactile illusion, wich causes the viewer to have a sensual experience of wanting to reach out and touch the works.
Outside the painting, the threads continy-ue to grow into objects, which pile up to establish completely independent lives, like little colorfull cakes nourishing the objects.
Here at the gallery, there is a transition piece on display. Between two paintings sits a rabbit-like creature. The only thing that takes away from the cuteness of the animal is its headless body. Not even the beautiful lace around the headless neck protects the viewer from the journey into the crinkled reddish inner life of the creature. Crimson piles of yarn seem to scream at the visitor.
The yarn hangs from the canvas in a way that is tangled, knotted, interrupted, an loose.
The works are vivid. Fabric woven across the painting, as a trail in between the paintings, covers up the painting while also gradually adapting the works into the gallery.
Do the paintings have substance ?
The paintings carry the viewer away to the ground of the painting, which is hidden under panels of fabric that are overlapping, seam by seam, stitch by stitch, and brushstroke by brushstroke.
Fabric like skin, a dream, a dark night. It’s something to talk about.
The needle of the sewing machine is rumbling though the canvas into painted faces, bodies, sewing work, and artwork that is put on stroke by stroke, repainted, and sewn over but at the same time is thin as skin. This patchwork somehow becomes complete and the canvas depicts a story whith many layers and many faces.
Painting, fabric, sems, faces of children and women, a house-less and useless dwelling.
Empty  swimming pools, empty tenements of emigrated liveliness.
A child of the top of a donkey, while the mother stands right next to it like familiarity drowned and vanish.
Mothers in a swiming pool with empty faces of a distant past.
Then a group of children at the edge of the pool with their glowing faces.
Stitch by stitch the artist them neon-red masks. The presence of a childhood spent in front of a TV as long as a long lost childwood, with all its fears, begin to show in this picture.
November 2012
Corlenia Regelsberger
Translation : Sarah Steffens

 

Sónia Aniceto
A abrir
O comentário a uma obra de arte só pode ser um exercício literário. Ousar ir pelo caminho da explicação das significações, de uma forma precisa e directa, seria uma demasia do intérprete. A obra de arte sendo de natureza especulativa, só pela divagação hermenêutica nos podemos aproximar de alguns dos sentidos que ela produz.

O “entelaçar” da Sónia
A especulação sobre o ser e a candura não são propriamente amigos íntimos. Abordar a natureza humana implica remexer recônditos lugares onde impurezas, recalcamentos, violências jazem, em espera do momento inflamado para, qual magma!, surgirem à superfície e nos descobrir um novo ser. A candura, à Pangloss, é quase inadaptável à análise das entranhas humanas.
A obra de Sónia Aniceto, de cativante singeleza formal (quase sempre) embrenha-se também ela por perscrutações de alma, sem recorrências medonhas e deformações à Bacon.
Sonho e introspecção, tal como as tintas, os fios e os tecidos, entrelaçam-se numa divagação em tela, extravasando-a por vezes, de resultado surpreendente e inquiridor.
Qual “operária têxtil”, ressuscita as telas de “jouy” (estampados monocromáticos em desuso), outros tecidos, fios e filamentos para preencher e realçar telas coloridas, plenas de fantasia e imaginação. A pintora não é subordinada à tecedeira, nem vice-versa; a sedução vem da osmose conseguida, da interdependência que afaga o espectador e o prende, curioso pela travessura da linha e a cintilação da cor.
«A ambiguidade é importante no meu trabalho (equilíbrio entre memória e imaginação, realidade e fantasia, inocência e perversão, presença e ausência)”, diz-nos Sónia, asseverando o seu lado sonhador é certo, mas longe de qualquer colagem surrealista, que lhe desagrada.
Entre um bucolismo transfigurado pela presença humana (construções mais ou menos verosímeis) na série “pastor”, e o seu prolongamento em “paisagens”, e um regresso à infância, em “super-heróis”, cruzam-se figuras e rostos estranhos, mas não horrendos, embora “monstros”, em lúdicas composições de notória independência e originalidade.
“Sónia Aniceto junta fios, tecidos texturas, desenhos e pinceladas em forma de mosaicos, onde vêm transplantar-se fragmentos de imaginário e de memória, numa doce melancolia, como confidências.” (Elisabeth Martin)

O ponto do Senhor da Cruz
Em terras de olaria ancestral, Sónia Aniceto contrastará por certo com os Mistérios, as Ramalhos, as Cotas, as Baraças, pela modernidade e pelas técnicas e meios diferentes, mas acompanhá-los-á em devoção e talento.
Barcelos, mais uma vez, apostou bem.

Joaquim Pinto da Silva
Bruxelas, Junho de 2016

 

Fil lIn
Is het toeval dat Sónia Aniceto’s werk barok is, als we weten dat die term van oorsprong portugees is ? « Barroco » betekent immers letterlijk « onregelmatig gevormde parels ».  Bij het kijken naar het werk van Sōnia valt meteen ook een zekere onregelmatigheid op. Het is een mix van bijna klassieke schilderkunst, letterlijk doorweven met textiel die voortkomt uit een familietraditie en gevoed door invloeden die zij meer dan waarschijnlijk ontwikkelde toen ze destijds voor de Koninklijke Muntschouwburg werkte. Een vermenging van stijlvormen die meerdere interpretaties uitlokt.
Barok wordt gekenmerkt door een visuele overdaad, een veelheid aan voorstellingen, een rijk en weelderig materiaalgebruik en een meervoudige duiding.
Sónia is een verteller. Maar in plaats van woorden gebruikt ze materialen die als zinnen doorheen haar werk wriemelen.
Maar haar doeken lijken soms een op een ongepolijste spiegel, want zelfs al zijn haar personnages realistisch geschilderd, ze zullen ons zelden frontaal aankijken, voor zover ze al voorzien zijn van een blik. Ze weet een onzichtbare grens te trekken die ons verhindert om toegang te krijgen tot de verhalende realiteit die haar figuren schijnen uit te beelden. Ze confronteert ons op die manier scherp met onze menselijke eenzaamheid.
In haar werk zijn het schilderen en de textiel evenwaardige elementen. Het laatste plaatst haar œuvre overigens onbewust in relatie met Louise Bourgeois, die ook in haar werk deze technieken toepaste en daarmee verwijst naar het beroep van haar voorouders : restaurateur van oude tapisserieën.
Restaureren… herstellen… vasthechten… vermaken…alsof het om het verzorgen van wonden gaat, om het verzachten van littekens , wie weet ? Vanuit die optiek is het als toeschouwer misschien iets makkelijker om de spanning tussen de verschillende technieken en de inbreng van stukken stof en draad te begrijpen en te plaatsen.
Ze dwingt haar naaimachine tot het uiterste om niet alleen in zuivere steken, maar ook met een warrig kluwen haar verhaal te vertellen.
En ze kent het métier. Ze weet zich het ambachtelijke geduldig eigen te maken terwijl de olieverf steeds voller, pasteuzer en wulpser op het doek komt, zoals steeds donker van toon en tegenwoordig met een blinkende laag vernis afgewerkt. In tegenstelling tot in de barok worden de doeken gevuld met sfeervolle perspectieven die tegenover elkaar staan, waarin zich allerhande scènes of verhalen ontspinnen, dikwijls doorspekt met een surrealistische humor.
En zo ontstaat een nieuwe dialoog : we kunnen lachen en een spel spelen met de codes en de stijlen, maar altijd blijven er veel dubbele bodems en altijd is er haar verlangen om uit te drukken wat niet uit te drukken valt.
Is er een mooiere plek om dit werk te tonen dan in het barokke interieur van de oude burgemeesterswoning Huis Happaert in Antwerpen ? 
Danielle Campé, september 2014.  (Vertaling Luc Theuwis)    

Le travail de Sonia est baroque. En effet, comment pourrait-il en être autrement, quand on sait que le terme « baroque » est directement emprunté au portugais « BAROCCO ». Il s’agit, en traduction littérale, de perles de formes irrégulières. Et c’est vrai, quand on regarde le travail de Sonia, une sorte d’irrégularité saute aux yeux de l’observateur. Il s’agit du mélange de genres : l’huile, dans le métier le plus pur, et le textile, fruit d’une tradition familiale et d’un goût développé en partie à l’époque où Sonia travaillait à l’Opéra royal de la Monnaie. Hybridation des genres, multiplicité de lectures. Le baroque se niche dans le foisonnement visuel, le trop plein d’interprétations, les mises en abîme provoquées par les jeux de matières, et les langages qu’ils élaborent entre eux.

Sonia est un être de langage, de paroles, avec un besoin de dire qui fourmille dans son travail.

Toutefois, ses tableaux et ce qu’ils nous racontent se révèlent un miroir au tain dépoli : rarement, en effet, ses personnages, pourtant très réalistes, nous regardent en face, s’ils sont pourvus d’un regard. L’invitation à entrer dans leur univers narratif est freinée par ce qui ressemble à une limite, un impossible franchissement. Nous voilà renvoyés à notre solitude humaine, trop humaine.  

Techniques picturales et techniques textiles se côtoient avec assurance ; ces dernières plaçant  inconsciemment l’œuvre de Sonia dans la lignée de Louise Bourgeois, dont le travail renvoie au métier de restaurateurs de tapisseries anciennes de ses parents.

Restaurer… Réparer… Suturer… Raccommoder… Pour mieux cicatriser et guérir, qui sait ?

Sous cet angle, notre œil d’observateur peut aborder et apprivoiser les juxtapositions de media, de techniques, les applications de tissus et les trajets des fils.   

Piqûres nettes ou enchevêtrements, embrouillamini qui forcent la machine à coudre aux limites de ses possibilités mécaniques. Un bafouillage visuel pour un débordement textuel. 

Enfin le métier, l’artisanat… Le patient apprentissage (toujours sur le métier remettre son ouvrage) où l’huile se fait de plus en plus voluptueuse, profonde et charnelle. Depuis toujours les tons sourds, à présent enrichis par les glacis.

A l’encontre du Baroque, les perspectives orthogonales et  atmosphériques assoient l’espace des tableaux, ouvrant autant de scènes où se jouent des histoires où un humour surréaliste se fraie un chemin, petit-à-petit.

Un dialogue nouveau s’établit : on peut rire et jouer avec les codes, les genres, les styles, mais toujours dans l’abondance de signifiants, et toujours, dans le désir de communiquer ce qui semble incommunicable.


Danielle Campé, 9 septembre 2014    

"Sonia Aniceto assemble fils, tissus, textures, dessins et coups de pinceau, à la manière de mosaïques où viennent se greffer dans une douce mélancolie des fragments d'imaginaire et de mémoire, tels des confidences."

« Je m’exile pour que la nostalgie de mon pays m’inspire mieux » Emile Verhaeren

 

C’est un travail composite, original, féminin, croisement entre peinture et art textile, que Sonia Aniceto nous propose. L’option est quasi exclusivement figurative, tout en bousculant hardiment les repères spatiaux et temporels. Des  paysages lointains,  des piscines vides, lieux abstraits parfois improbables, parfois fidèlement esquissés, nous racontent des histoires décontextualisées. Face à ces personnages entre l’humain et la marionnette, le fantôme ou bien le mannequin, le spectateur cherche sa place entre présent et passé, ente fiction et monde réel, entre innocence et perversité.  Hors de toute mouvance ou courant dominant, l’artiste crée des espaces où les matières jouent les unes avec les autres, cartes émotionnelles et affectives de son parcours en Belgique et d’un attachement à un Portugal natal lointain. Telle une mélodie, un air de fado, elle rassemble souvenirs d’enfance, rêves et fantasmes,  nous livrant avec pudeur ses déracinements,  tissés dans une œuvre riche de techniques et d’interprétations. Les recoins de sa mémoire passent par ses mains : broderie, fils, dentelles, toiles de Jouy, morceaux de nappes transmettent des messages graduels, en couches narratives qu’on essaie de décoder.

Comme la tapisserie, qui n’est ni canevas, ni broderie, chaque œuvre est une pièce originale  traduite en papier, fil, étoffes et couleurs entremêlés. Les techniques traditionnelles qu’elle mixe témoignent de ses racines et de son vécu de petite fille.  Quand on les regarde, on y voit des instants de vie, des heures de bonheur et d’insouciance. Des moments de plaisir, de tristesse aussi, le mal du pays.  

Fascinée par le fonctionnement de la mémoire et ses distorsions, elle s’interroge sur la fidélité des souvenirs, dont elle superpose les traces.  Dès notre plus jeune âge, le souvenir, cette puissante et énigmatique faculté mentale,  construit notre identité et le fil de notre existence. Filtre personnel, aux ordres du cœur et de l’imagination, il  nous permet de réécrire notre histoire, de façonner notre présent.  Qui sommes-nous, sinon ce dont nous nous souvenons ? Notre véritable biographie n’est-elle pas celle que nous gardons en mémoire, teintée des émotions et des sentiments qui ont accompagné notre vécu ?

Nicolas de Staël disait que la peinture est un mur duquel tous les oiseaux du monde peuvent s’échapper. L’œuvre de Sonia Aniceto est une respiration, elle nous emporte par une belle écriture singulière qui sent le vent, l’air du large, le paradis lointain de l’enfance. Le temps file trop vite,  mais Sonia réussit  bel et bien à le retenir.  

Elizabeth Martin 2012

 

Sónia Aniceto verweeft draden, stoffen, texturen, tekeningen en penseelstreken zoals een mozaïek waar op zachte melancholische wijze, als ware het vertrouwelijke mededelingen, fragmenten uit verbeelding en geheugen geënt worden.

 

"Ik plaats mezelf in ballingschap omdat de nostalgie naar mijn land me beter inspireert"

       Emile Verhaeren

 

Het werk dat Sonia Aniceto ons voorstelt getuigt van een sterke samenhang, origineel, vrouwelijk, een kruising tussen schilderkunst en textielkunst. De keuze is vrijwel uitsluitend figuratief, stoutmoedig ruimtelijke en temporele kenmerken verstorend. Verre landschappen, lege zwembaden, abstracte, soms onwaarschijnlijke plaatsen, soms trouw geschetst, vertellen ons ontheemde verhalen. Geconfronteerd met deze wezens tussen mens en marionet, fantoom of mannequin, zoekt de kijker naar zijn plaats tussen heden en verleden, tussen fictie en de echte wereld, tussen onschuld en verderf. De kunstenares creëert, buiten elke dominante artistieke beweging ruimtes waar materialen met elkaar spelen, emotionele en affectieve weerspiegelingen van haar parcours in België én van haar gehechtheid aan haar geboorteland Portugal. Als een melodie, een aria van fado, brengt zij jeugdherinneringen, dromen en fantasieën samen. Ze geeft ons op schroomvallige wijze een beeld van haar ontheemding, verweven in een werk vol technieken en interpretaties. De verste uithoeken van haar geheugen gaan door haar handen - borduurwerk, draden, kant, Toile de Jouie, stukken tafelkleed – en vormen laag per laag boodschappen die we als toeschouwer proberen te ontcijferen.

Zoals een wandtapijt is elk werk een unieke creatie, vertaald in papier, garen, stoffen en kleuren door elkaar gemengd. De traditionele technieken die zij mengt getuigen van haar roots en waarnemingen uit haar kindertijd. Kijkend naar de werken, zien we momentopnamen van het leven, uren van geluk en zorgeloosheid,  momenten van plezier, van verdriet en heimwee.

Gefascineerd door de werking van het geheugen en zijn vervormingen, stelt zij vragen bij de betrouwbaarheid van haar herinneringen. Vanaf onze jonge leeftijd bouwt het geheugen – dit krachtige mentaal vermogen - onze identiteit en de draad van ons leven op. Deze persoonlijke filter, onder bevel van het hart en de verbeelding, laat ons toe om onze geschiedenis te herschrijven om zo ons heden vorm te geven. Zijn wij anders dan we ons herinneren? Is onze echte biografie immers niet datgene wat het geheugen ons voorhoudt?

Nicolas de Stael zei “L’espace pictural est un mur mais tous les oiseaux du monde y volent  librement à toutes profondeurs". Het werk van Sonia Aniceto is een verademing, ze neemt ons op een unieke wijze mee naar het weidse, verloren paradijs uit de kindertijd. De tijd vliegt voorbij maar Sonia slaagt erin om hem vast te houden.

Elizabeth Martin 2012

Não se afigura tarefa simples escrever sobre o trabalho de Sónia Aniceto, essencialmente por duas razões. A primeira, porque todos os dias observo, na minha casa, um seu belíssimo desenho colorido, datado de 2000, de uma daquelas paisagens alentejanas, na qual se estabelece um diálogo, sempre novo e perpétuo, entre a massa castanha do campo e o azul do céu que se vai transformando em vermelho e roxo, por um qualquer misterioso efeito do Sol ou das nuvens. Depois, porque sempre gostei do seu trabalho, talvez devido às suas cores que, desde cedo, me impressionam (principalmente os vermelhos e azuis) e o universo dos seus tecidos e linhas, na realidade, a Pintura e o Desenho na sua maior e mais perfeita factualidade e materialidade.
Na exposição “Histórias de Família” observamos as cores, os tecidos, as linhas e as imagens realizadas a partir de outras imagens, fotografias antigas, talvez das memórias da artista, que possuem o misterioso efeito de fazer descobrir, também dentro de cada um de nós, as imagens e as memórias que guardamos e que, aparentemente, esquecemos.
São evocações intimistas das fotos - que se confundem com um dos universos mais misteriosos da própria fotografia -, nas quais encontramos cenas de ternura; mães e filhos; famílias em grupo; crianças a brincarem em baloiços; passeios de barco num qualquer fim-de-semana ou férias de Verão e alguns objectos de mobília de casa que produzem o estranho e fascinante fenómeno de nos fazer recordar igualmente determinadas pessoas queridas e espaços há muito perdidos…
Os tecidos e as fotos definem um inusitado encontro, certamente, de fotografias antigas,  abandonadas e deixadas ao acaso ou misteriosamente encontradas, por cima de antigos e belíssimos tecidos de uma casa há muito desabitada na memória de todos nós.
Na pintura de Sónia Aniceto as cores são tecidos e os desenhos linhas têxteis. Estranha síntese que há muito havíamos esquecido e quase nunca usado, limitados pelas técnicas ditas académicas e pelas actuais, modernas e tecnológicas que vão estando na moda e que proliferam na maior desordem…
O óleo, as sobreposições de papéis de seda, os tecidos em linho, os damascos, os bordados e os fios de costura, definem as manchas e as linhas, o mesmo é dizer, a Pintura e o Desenho, respectivamente.
Neste sentido, a pintura evoca o universo formal e absolutamente fascinante dos relevos, pictóricos ou escultóricos, que, a todo o instante, nos interpelam na complexidade e na conflitualidade das suas dimensões espaciais.
Rainer Maria Rilke confessou-se maravilhado por Giorgione ter pintado sobre ouro velho e baço, e Ticiano sobre cetim negro. Nessa época, segundo o escritor, pintavam-se imagens luminosas sobre um fundo de seda branca (Histórias do Bom Deus – Uma cena passada no gueto de Veneza).
É precisamente esse universo da pintura como tecido que Sónia Aniceto tem vindo a descobrir e a trabalhar. A linha que produz o tecido  afigura-se em tudo idêntica à linha que, colorida, produz as manchas e os sortilégios da pintura. As linhas de fios, no desenho dos seus quadros, têm uma existência material, possuem matéria e espessura, recordando um verdadeiro baixo-relevo, uma espécie de “textura moral fina”, como sonhou Roland Barthes, também ele desejoso de ser «pintado» por Ticiano e «desenhado» por Clouet (A Câmara Clara).
Observemos as fotos, memórias, recordações e “histórias de família” que Sónia Aniceto colocou nos seus trabalhos. Barthes sempre viu as fotografias, muito romanticamente, como a presença da morte, e quase sempre para serem vistas a sós. Deste modo, não se estranhe que as pinturas desta exposição devam ser contempladas no mais profundo silêncio, com as memórias da artista e de cada um de nós. Em suma, diante destes quadros não é a morte que prevalece, mas antes um dos mais estranhos e misteriosos sentimentos criados pelo homem: a melancolia, talvez a mais bela musa do Romantismo.

Eduardo Duarte
Faculdade de Belas-Artes da Universidade de Lisboa, Lisboa 2018

 

Licenciada pela FBAUL, parte em 2000, no âmbito do projecto Erasmus para estudar Tapeçaria na Academia Real de Belas Artes de Bruxelas. No entanto, é na direcção do teatro que a vida a vai guiar. Após uma residência no Centro Cultural «Depianofabriek», ela trabalha durante vários anos nos ateliers de Cenografia da Ópera Real «La Monnaie». A estreita ligação do seu trabalho ao têxtil está assim traçada.
Situada num desenvolvimento de trabalho que ocupa a artista desde há vários anos, esta exposição inscreve-se numa pesquisa da capacidade da pintura em representar a memória, pessoal ou colectiva, assim como as atmosferas de um passado próximo.
Entre a tela pintada e a tela virgem, imagens de memória associam espaços abandonados à obsessão por personagens de «outros» tempos. Os bordados são a ponte entre dois mundos e transformam o espaço da tela num trabalho imtemporal como fora o de Penélope.
Também nos temas há um duplo espírito de criação. Mulher displicente sobre um divan sumptuoso e bordados evocadores de memória contam a vida e a morte duma aldeia onde nada subsiste a não ser as paredes nuas e a silhueta improvável que surge subitamente da memória do visitante. Os objectos familiares trazem um olhar realista a esta ausência preenchida que narra a vida daqui e dali no sentido de uma reconstrucção identitária da qual a artista extrai a sua inspiração e a força de se exprimir plenamente no seu estilo original, estritamente pessoal.

 

Anita Nardon, 2006.
Critica de arte na «Lettre Mensuel» e «Bruxelles News».

Trois petites filles nous regardent. Chacune d’elles, déjà, n’est plus tout à fait là. A demi peinte, la première est bleutée par une nuit imaginaire et s’offre, légèrement provocante, en même temps qu’elle s’évanouit au bord du cadre. La seconde, qui n’a pas de visage, est tissée dans la forme de son manteau, retirée en elle-même, si transparente qu’on la croirait cachée. La troisième semble s’être grimée en femme. Il aura suffi d’un rien pour se travestir. Une chaussure à talon, du rouge à lèvre, un ruban… Elle tient l’autre par l’épaule, tendrement, dans un geste de consolation. Leurs petites jambes potelées et cousues de fils blancs se balancent sur un tissu de damas rouge, cette matière qui tapisse les boudoirs, ces lieux interdits et devinés, où l’enfant est toléré sans en avoir l’accès.

Trois petites filles sont mêlées les unes aux autres par les surpiqûres du fil. Elles se caressent et se soutiennent. Comme si l’ébriété d’un jeu tout juste terminé avait laissé entre elles le goût un peu amer des limites transgressées, cette nostalgie d’une innocence qu’elles devinent bientôt perdue…. Dans leurs gestes se dévoile un érotisme langoureux, parfois violent, parfois léger ; l’intimité des corps d’enfants qui ont banni de leurs jeux le regard des adultes. Des jeux qui imitent ce qu’elles n’auraient pas dû surprendre, des jeux qui invoquent un regard qui n’était par pour elles. Trois petites filles nous font face et ne semblent pas voir, à côté d’elles, cette pièce à peine entrouverte. Là, sur un fauteuil abandonné, une autre petite marionnette cousue de fils se contorsionne sur des talons. Elle offre son corps dénudé à la fois ludique et martyrisé à un regard qui semble attendu. Un spectateur désiré.

Au cœur de ses toiles, en superposant formes peintes et formes cousues, Sonia Aniceto ouvre la peinture aux temps de la mémoire, du souvenir et du fantasme. Elle compose des espaces où les matières jouent les unes avec les autres, se disputent et se mêlent pour mieux ouvrir le tableau à d’autres dimensions. Quand les formes sont presque figuratives, un rien de peinture coulée les dilue dans la vapeur des souvenirs. Quand il est cousu sur la peinture, le fil noue et déchire la toile. Les lignes à la fois nettes et transparentes courent comme des dédoublements. Les personnages filés se baladent ou flottent sur des images qu’ils creusent de leurs présences évanescentes. Et l’image, alors, semble n’être rien d’autre que l’émanation de ce qui hante ces petits êtres fantomatiques, une valse mélancolique, un langoureux vertige.

Anne Feuillère
Journaliste,
2007

Na continuação de um trabalho que tem vindo ao longo de vários anos, a explorar a capacidade de representação da mémória pessoal e das atmosferas de um passado próximo, através de técnicas tão complementares quanto a pintura e o bordado artisanal, a exposição «Une absence très peuplée» de Sónia Aniceto ofereçe ao visitante uma viagem ao seu universo sensível e pleno de ambiguidade: hesitando entre  presença e ausência,  memória e imaginação, realidade e fantasia, inocência e perversidade.

Sónia Aniceto, 2006.

A intemporalidade e o tempo

Para caracterizar a temática e a abordagem intrínseca da pintura de Sónia Aniceto é necessário recorrer a designações ricas em conteúdo, nomeadamente e palavras como Intemporalidade e o Tempo.

A Imtemporalidade das suas obras, desenvolve-se ao nível do observador, quando este, qualquer que seja a sua idade, formação e cultura, consegue sentir que faz parte do mundo visionário criado pela artista.

As suas telas, dotadas de uma certa sensação de Tempo, através de um ritmo e compasso imposto pelo movimento dos elementos de composição que retira ao «plano» da tela a estaticidade habitual.

A Técnica

A utilização de meios invulgares de expressão plástica dotam às suas obras uma «volumetria» apetecível ao toque, traduzindo diferenciações nos planos e nos objectos e criando uma profundidade compreensível à «alma» da sua expressão.

Também a utilisação de materiais e técnicas tradicionalmente originárias do universo feminino enriquecem a invulgaridade  dos meios da sua condição plástica.

João Baltazar, 2005.

Un ami commun, Fabrice Boutique, m’a parlé de Sonia. Il m’a dit « Va voir son travail, ça te ressemble ». Je me suis, ainsi, rendu dans son atelier. Effectivement…
Passé revisité, souvenirs « couturés », greffés au présent, « re-présentation » du réel, frontière poreuse entre le fantasme et la réalité, répétitions, récurrence des thèmes et des images, incertitudes, paradoxes, poids et force de l’enfance,  superposition des niveaux de narration, matières, relief, découpage brut, attachement à la terre…. Je voyais en Sonia comme une cousine de voyage. Presque une sœur. Comme une évidence, je l’ai invitée à participer à la Carte Blanche que m’a donné le Théâtre de la Balsamine, et Christian Machiels, à Bruxelles, tout au long du mois de février 2005. Les œuvres de Sonia ont ainsi pris possession du lieu, en engageant un dialogue surprenant avec les différents spectacles qui s’y déroulaient. Je dois d’ailleurs la remercier de m’avoir fait la surprise et le  plaisir de réaliser deux œuvres inspirées directement de ma pièce « Tartare », jouée à cette occasion…

Né à Brive-la Gaillarde (France), René Bizac est auteur de théâtre. Il a écrit une quinzaine de pièces, dont onze ont été à ce jour portées à la scène. Il vit à Bruxelles.